Somme : première édition des rencontres départementales de l’apprentissage

Publié le 5 juin 2023 | Dernière mise à jour le 22 juin 2023

 

Les rencontres départementales de l’apprentissage de la Somme, qu’est ce que c’est ?

Contexte

Ces rencontres départementales de l’apprentissage se sont tenues le 9 mai 2023 à Amiens. Elles s’inscrivent dans un contexte national où les entreprises ont des besoins de recrutement. Parmi le "top 10" des métiers qui recrutent dans la Somme, figurent le secteur de la restauration, l’agriculture, les aides à domicile et aides ménagères, les aides-soignants…

C’est dans ce contexte que le Gouvernement souhaite créer un million de nouveaux contrats d’apprentissage par an d’ici à 2027 avec un effort budgétaire conséquent.

Ces rencontres illustrent cette volonté d’unir les forces pour contribuer à l’atteinte de cet objectif ambitieux.
Ainsi, les équipes de la DDETS seront fortement mises à contribution pour déployer et suivre le plan d’action régional des services publics de l’emploi locaux (SPEL), dans lequel figure ce dossier prioritaire de l’apprentissage.

Sur chacun des arrondissements, la mobilisation devrait en particulier permettre de répondre à la pérennisation de la cellule d’accompagnement locale au sein des SPEL qui a vocation à accompagner chaque centre de formation d’apprentis (CFA), employeurs et jeunes en faveur d’une mise en relation pour signature de contrat d’apprentissage. Il s’agit d’un travail partenarial « sur-mesure » pour lequel les outils tels que le tableau de bord de l’apprentissage, la liste de la Délégation de région académique à l’information et à l’orientation (DRAIO), et l’appui du C2RP existent déjà.

Enfin, les places vacantes dans les CFA et lycées professionnels et la recherche de solutions pour éviter les ruptures sont au centre des préoccupations de la DDETS et des partenaires.

Nombre de participants : 80

Objectifs attendus

  • sensibiliser et mobiliser l’ensemble des partenaires parties prenantes ;
  • impulser les conditions de rencontre entre CFA et entreprises ;
  • augmenter le nombre de contrats en apprentissage, tous secteurs confondus ;
  • présenter la feuille de route 2023 de la DDETS répondant à la feuille de route régionale Hauts-de-France des SPEL, visant à soutenir le développement de l’apprentissage, prendre en charge les jeunes sans contrat, et mobiliser pleinement les SPEL.

Cibles

  • SPE : Pôle emploi, Missions Locales, E2C, EPIDE...
  • les acteurs du monde économique : les entreprises, les organisations d’employeurs et patronales, les consulaires, réseau du club « les entreprises s’engagent » de la Somme...
  • les OPCO
  • les collectivités, le centre de gestion
  • Éducation nationale : CIO, Rectorat
  • les CFA et lycées professionnels

Contenu de l’action

Cette manifestation organisée autour de 3 tables rondes thématiques, a été l’occasion d’écouter un certain nombre de témoignages sur des bonnes pratiques existantes, et de mieux identifier les difficultés. L’intérêt est de confronter les pratiques, croiser les regards et analyses, et enrichir les réflexions et actions en cours. Les thèmes des tables rondes ont porté sur :
 table ronde 1 : l’apprentissage, comment sensibiliser et mieux mobiliser les entreprises ?
 table ronde 2 : les difficultés de recrutement, l’apprentissage comme une solution de long terme
 table ronde 3 : comment sécuriser l’entrée et le parcours en apprentissage ?

Pour cette première édition, la DDETS a invité un grand témoin, Stéphane Rémy, sous-directeur des Politiques de formation et du contrôle à la Délégation Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DGEFP).

Rôle de la DDETS

La DDETS a initié ce temps fort, elle a participé aux différentes phases de conception et à sa mise en œuvre dans son intégralité. Elle s’est appuyée sur le Pôle développement et animation des territoires composé des chargés d’animation et de développement des territoires pour conduire ce projet. Elle a défini les thématiques faisant l’objet des tables rondes avec les partenaires. Elle s’est attachée à mobiliser les participants, à préparer les tables rondes en jouant son rôle d’animation et de coordination auprès des différents intervenants.

Principaux constats issus des témoignages et interventions

Table ronde 1 : l’apprentissage, comment sensibiliser et mieux mobiliser les entreprises ?

 les entreprises ont besoin d’ouvrir leurs portes pour présenter les métiers. Il faudrait accentuer le principe de parrainage pour pouvoir miser sur les anciens apprentis qui deviendraient parrains d’un futur jeune.
 la Mission locale Picardie Maritime a insisté sur la plus-value de créer un réseau d’entreprises ouvertes aux immersions professionnelles (PMSMP), et au « comment on recrute différemment » ? Des expériences de job dating avec les entreprises d’intérim ont été évoquées.
 l’OPCO EP a présenté des outils performants qui simplifient les process administratifs : plan 100 % alternance, outils de mailing permettant à 200 000 entreprises d’être sensibilisées, comme le service centre d’appels avec environ 80 000 entreprises. D’autres outils permettent aux entreprises de simuler le coût financier, le reste à charge.
 perspectives d’action au niveau départemental à approfondir : exemple des assises de l’apprentissage l’an dernier avec un focus « connaissance des métiers », poursuite des efforts à mener avec l’Éducation Nationale, mais aussi autour de la sécurisation des parcours des apprentis. Le travail en amont sur le projet et le sourcing paraissent cruciaux. La notion de valeur de l’entreprise et de la culture de l’entreprise sont à prendre en compte vis-à-vis du public « jeune ».

Table ronde 2 : les difficultés de recrutement, l’apprentissage comme une solution de long terme

 l’exemple du CFA BTP : la pénurie est liée au fait qu’il manque des candidats n’ayant pas de niveaux de qualification dans la plomberie, l’électricité…L’apprentissage conjugue le moyen et long terme et vise à insérer les jeunes dans le monde de travail, leur apprendre un métier, tout en obtenant un diplôme. Ils sont préparés à être formés tout au long de la vie car de nouvelles normes apparaissent régulièrement. Il faut maintenir le niveau de compétences. Quelques chiffres clefs : 98 000 apprentis 7 % des apprentis en France, le deuxième après le commerce. Il a augmenté de 18 %.77 % des entreprises qui ont pris un apprenti ont moins de 10 salariés. 25 % seulement le lient à l’aide de l’État.
 focus sur la prépa apprentissage dans le secteur de l’industrie avec le CFA PROMEO : multiples prépas, ce côté mille-feuille au niveau de l’offre n’aide pas les prestataires à pouvoir le développer. La prépa est un dispositif sur 4 mois pour faire découvrir les métiers et donner envie aux jeunes de rejoindre l’apprentissage.
 le CIO de Péronne et l’UMIH Somme ont mis l’accent sur l’importance de l’orientation du jeune, les interventions en milieux scolaires, le travail sur le décrochage scolaire grâce au partenariat entre la mission locale et les PSAD (plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs), l’apprentissage étant une des solutions proposées. L’exemple du CFA IFAS installé sur Ham montre l’intérêt d’activer le réseau avec les PSAD pour trouver des contrats d’apprentissage.
 accompagnement des outils : CVthèque initié par l’UMIH, « la bonne alternance » de Pôle emploi facilitant la recherche d’une formation en apprentissage et les entreprises.

Table ronde 3 : comment sécuriser l’entrée et le parcours en apprentissage ?

 la sécurisation des parcours passe par l’accompagnement du jeune par le CFA dans la recherche d’un nouvel employeur en cas de rupture (ex du CF3A), et également des dispositifs de prépa apprentissage porté par « Les apprentis d’Auteuil » qui mènent un travail permanent autour de la remobilisation du public, les voies de resocialisation, la représentation des métiers et de l’entreprise. L’un des intérêts d’une prépa apprentissage est finalement de se préparer à être apprenti en répondant aux exigences d’une formation par alternance.
 le CFA INTERFOR a mis en valeur un outil au service de la sécurisation des parcours, appelé « dispositif d’accompagnement ». Dans ce dispositif d’accompagnement, chaque jeune présentant des difficultés ou ayant un projet est accompagné dans sa démarche, soit à l’initiative du jeune ou sur prescription de l’équipe pédagogique. L’idée est de mettre à la disposition des apprentis un dispositif unique qui vise à les faire évoluer vers une attitude et un comportement professionnel, à développer leur capacité d’apprentissage et à leur offrir un environnement pédagogique propice. La phase d’accueil et d’intégration des apprentis a été aussi renforcée et il a été créé une « commission rupture » qui fait le suivi de chaque contrat fragilisé et/ou en rupture. Cette restructuration interne a permis au CFA de réduire le taux de rupture de moitié (de 20% à 10% actuellement).

L’intervention de la direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle (DGEFP)

Elle a été l’occasion, en introduction et en clôture de l’évènement de rebondir sur les points suivants :

En propos introductifs, la DGEFP a rappelé que la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » vise à réformer la formation professionnelle dans une logique de développement des compétences, dans un contexte où les besoins en recrutement s’accentuent de manière inédite aujourd’hui, avec des enjeux majeurs comme l’emploi des seniors. L’ambition de cette loi était notamment de changer la gouvernance, d’ouvrir les offres de formation pour améliorer les aspects tant quantitatifs que qualitatifs. Il a été fait mention de quelques chiffres clefs : environ 300 000 nouveaux contrats d’apprentissage par an avant la réforme et un peu plus de 800 000 actuellement dans le privé, avec une progression également dans la fonction publique d’un peu plus de 20 000 contrats, ce qui montre l’essor important de l’apprentissage.

En propos conclusifs, Stéphane Rémy a salué la dynamique partenariale déjà installée dans la Somme et les initiatives à l’œuvre. Il a insisté sur la transition écologique qui figure comme la priorité. Il faut commencer par questionner nos structures, et nos organisations. Il faut travailler collectivement sur les bonnes pratiques, et sur ce sujet les OPCO ont un rôle important à jouer. La formation sur des métiers en plein essor, comme le recyclage se pose.

La deuxième transition est la transition numérique. La troisième est la transition agricole et alimentaire : plusieurs milliers d’agriculteurs vont partir à la retraite et il faut anticiper la suite ; il y a des enjeux sur l’écologie, le bien-être animal, ainsi que des enjeux de réindustrialisation et de souveraineté alimentaire.

Prochainement, la coupe du monde du rugby en 2023 pointe le nécessaire accompagnement vis-à-vis des clubs sportifs. Les JO de 2024 questionnent également les enjeux de la filière tourisme (parc d’attraction, hôtel, secteur du culturel, bar/restaurants, les transports), il faut donc être capable de mesurer cette attente.

Enfin, les enjeux de soutenabilité financière sont importants. L’État accompagne financièrement le développement de l’apprentissage et les entreprises, c’est un enjeu du plein emploi. Il ne faut pas oublier les contrats professionnalisation, en formation continue qui s’avèrent être très utiles. En conclusion, il faut développer la pédagogie de l’alternance.