Au travail en bonne santé : prévenir les risques psycho-sociaux

Publié le 21 février 2023 | Dernière mise à jour le 22 mars 2023

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Magazine sur la santé au travail dans les Hauts-de-France. Émission spéciale vidéo sur la prévention des risques psycho-sociaux (Wéo, 20 février 2023, 28 minutes).

Dans le cadre du plan régional santé au travail (PRST 2021-2025) Hauts-de-France, les parties prenantes du PRST et la DREETS Hauts-de-France lancent une série d’émissions avec la société de télévision régionale Wéo sur différentes thématiques autour de la santé au travail. La première émission autour les risques psycho-sociaux a été diffusée le 20 février 2023 (28 minutes). Elle va être relayée sur la chaine Youtube du PRST, ses réseaux sociaux et sa plateforme.

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Pourquoi une émission autour de la santé au travail ?

Le PRST insiste sur la nécessité de diffuser une culture de prévention des risques professionnels au sein des entreprises. Par ailleurs, les partenaires de la prévention en région ont souligné l’absence d’intérêt dans l’espace public, notamment dans l’espace médiatique, pour la santé au travail. Ensemble, les parties prenantes du PRST ont donc opté pour une politique de communication autour de la santé au travail, notamment pour déconstruire les idées reçues, faire passer les messages clés, structurer une approche des risques professionnels en prévention primaire et collective et pour inciter les entreprises à prévenir les risques au travail. Les émissions du PRST ont aussi pour vocation de « mettre en scène » les acteurs de la prévention, mieux les faire connaitre des entreprises et leur permettre d’identifier le rôle et les missions de chacun.

Pourquoi avoir choisi le sujet des risques psycho-sociaux (RPS) ?

Il s’agit d’une priorité du PRST : dans les Hauts-de-France, la prévalence des pathologies d’origine professionnelle qui reste la plus élevée demeure celle des troubles musculo-squelettiques (TMS). Cependant la souffrance psychique vient en deuxième position et représentait en 2015, 34% des signalements par les médecins du travail dans le cadre du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (soit une prévalence des troubles psychiques rapportés au travail par les médecins du travail, de 1,7% des salariés vus). Les services de l’inspection du travail sont un autre lieu où s’expriment de nombreuses plaintes de salariés, portant sur les horaires et la charge de travail, l’absence de soutien social et de reconnaissance, des conflits et violences diverses…

Il s’agit d’un sujet à la fois complexe et emblématique des écueils souvent rencontrés en entreprise, lorsqu’il s’agit de mettre en place une démarche de prévention : le risque est abordé sous l’angle individuel et non sur le plan organisationnel et il est souvent traité en aval, au niveau des conséquences et non au niveau des causes profondes. Aborder ce thème pour commencer notre série d’émissions permet donc d’installer les premiers fondements de la culture de prévention que nous souhaitons diffuser en entreprise, qui seront répétés à chaque émission et pour chaque thème : pas de prévention efficace si elle se cantonne à traiter les effets et les individus. Autrement dit, il faut investir dans la prévention primaire !

Quels sont les messages et les informations-clé que l’on peut retrouver dans cette émission et qui vont aider concrètement les entreprises ?

Il existe une frilosité pour l’encadrement des entreprises à témoigner de situations de risques psycho-sociaux (RPS) car l’idée sous-jacente est que les RPS sont la conséquence d’une difficulté managériale, voire d’une situation de harcèlement moral ou sexuel. Les RPS sont en effet trop souvent réduits à la seule question des relations en entreprise et en particulier du harcèlement et ne revêtent donc souvent qu’une approche psychologique du risque. D’où la nécessité de rappeler que dès qu’il y a organisation du travail, il y a nécessairement RPS.

La notion de risque psycho-sociaux a pour inconvénient d’évoquer les seules conséquences (psychologiques et sociales) et non pas les causes. En réalité elle renvoie non seulement au stress, aux violences mais aussi à l’organisation du travail ( les cadences, les process, les équipements de travail utilisés…) et les conséquence peuvent en effet porter sur la santé mentale mais aussi sur la santé physique ( TMS, MCV..)

  • Le docteur Sobczak, médecin Inspecteur du Travail à la DREETS Hauts-de-France, a pu apporter cet éclairage fondamental lors de l’émission et préciser ce que cette notion de RPS recouvre et ce qu’elle ne recouvre pas, pour évoquer les marges de manœuvre de l’entreprise, notamment en prévention primaire.
  • Le docteur Bouchez du service de prévention et de santé au travail (SPST), AST, a pu montrer comment un SPST peut venir en accompagnement des entreprises, dans leur démarche de prévention des RPS, au travers d’un exemple d’accompagnement mené par une IPRP de l’équipe pluri disciplinaire de l’AST, au sein d’une clinique.
  • Madame Chopin, directrice d’une structure d’hébergement a de son côté témoigné de son expérience et de la mise en place, avec un accompagnement extérieur, d’une démarche de prévention des RPS au sein de son établissement, après le suicide d’un résident. Il était important qu’une entreprise témoigne auprès d’autres entreprises, de son expérience, pour montrer qu’il est possible d’agir efficacement sur les RPS et que l’entreprise, les salariés, y gagnent tous.